Adossée au mont Veyrier, cette villa contemporaine concentre tous les savoir-faire du groupe Dunoyer, un maillage de compétences avec pour fil conducteur le bois, bien évidemment ! Mais pas n’importe lequel, celui élevé au rang d’outil architectural, fort de partis pris conceptuels et esthétiques dont Axe&D a le secret. En tête-à-tête avec le lac d’Annecy.
Entre mont et lac, cette villa contemporaine explore le bois sous tous les angles. Imaginée par Axe&D, elle s’inscrit dans le principe constructif du système poteau-poutre, à la portance démultipliée, permettant aux châssis fixes ou ouvrants de faire corps avec l’architecture, créant un lien unique avec cet environnement privilégié. Cette villa est le fruit d’un principe constructif avant-gardiste impulsé par Robert Dunoyer, en 1985, avec la création de l’entreprise d’architecture et de construction satellite Axe&D. Un système de montage poteaux/poutres jouant sur les pleins et les vides, sur la finesse, la précision, aussi avec l’audace, en intégrant au cœur de la structure les vitrages à 360°, se libérant de tous châssis rapportés. Robert Dunoyer confirme : C’est un concept à la fois rigoureux et flexible qui nous permet dans la simplicité de concevoir des architectures libres, en fonction des choix du client, des styles, des normes urbanistiques, s’adaptant à tous les terrains, en plaine comme à la montagne ou sur la côte méditerranéenne. Une structure charpentée, mais avec une vision de menuisier. Fruit de cette vision, la villa Panorama ouvre le dialogue avec une topographie atypique propre à Veyrier-du-Lac. Ce terrain est constitué de deux plateformes, précise Robert Dunoyer, scindées par ce muret en pierres, vestige d’une époque où les vignes étaient au cœur du paysage. Dès lors, impossible de faire sans. La maison absorbe cet élément historique rénové pour l’occasion. Bien évidemment, la villa s’inscrit en hauteur au contact de la vue, avec ses grandes terrasses suspendues, poursuit Robert Dunoyer. Pour les connecter directement à l’espace piscine, nous avons fait le choix de créer cet escalier central, partie prenante de l’architecture. Divisée en trois volumes pour mieux correspondre aux règles d’urbanisme, l’architecture prend également en considération une notion sensible inhérente à son emplacement, le vent. Comment ? En étirant davantage la structure en face nord. Pour Robert Dunoyer, C’est du bon sens ! Si vous n’êtes pas protégé du vent, vous ne pouvez pas profiter de vos espaces extérieurs !
Épousant le terrain, la villa culmine, alignant ses terrasses suspendues sur l’horizon lacustre, comme si rien ne les séparait, même pas les garde-corps invisibles en verre.
Entre les deux avancées, le salon poursuit cette quête d’évasion, s’accordant par le choix de son mobilier, à la teinte du jatoba, ce bois au veinage fin qui relie l’ensemble des volumes intérieurs, insufflant un effet nautique instantané.
Fil visuel s’inscrivant également sur l’agencement réalisé par la menuiserie Dunoyer, le jatoba joue avec la lumière du soleil, oscillant entre le rouge orangé et le brun, jusque sur la porte coulissante vitrée séparant la cuisine semi-professionnelle de la salle à manger. Un parti pris fort adouci par cette transparence omniprésente, insufflée par les clairs de vitrages démultipliés et traversants. Dans le salon, fauteuil et tabourets de bar Guscio (Antonio Citterio, Flexform). Ensemble audiovisuel Beosound Shape et Beovision Harmony (Bang & Olufsen). Cheminée (Focus).
Les terrasses extérieures prolongent les scènes intérieures stylisées par Annick Laurent. Grâce à l’implantation architecturale impulsée, elles sont protégées du vent, permettant de profiter de cette relation avec le lac même hors saison. Le rez-de-jardin est le royaume des suites, mais également des espaces loisirs et bien-être. Tous les équipements sont là, piscine avec nage à contre-courant et partie spa, sauna, hammam et salle de sports.
C’EST UN CONCEPT À LA FOIS RIGOUREUX ET FLEXIBLE QUI NOUS PERMET DANS LA SIMPLICITÉ DE CONCEVOIR DES ARCHITECTURES LIBRES.
Mais cette architecture hybride s’attache avant tout à se fondre dans le paysage végétal et minéral, du fait de sa teinte sombre, de la finesse des bandes de rives en toitures. À l’intérieur, on ressent cet art de vivre « belvédère », impulsée par cette avancée en lévitation et par ces clairs de vitrage démultipliés aimantant la lumière naturelle. Ici, le parti pris décoratif suit le fil fin de l’acajou ou plus précisément l’un de ses nombreux avatars, le jatoba. Du sol à l’agencement, cousus main par les menuisiers du groupe Dunoyer, ces liaisons visuelles presque rouges insufflent une dimension nautique, comme si la villa pouvait à volonté se déplacer sur les flots, ou tout du moins le regard. Pour l’anecdote, sourit Robert Dunoyer, cette réalisation est à l’origine une promotion immobilière qui, concours de circonstances, a été vendue en cours de construction ! Des clients incroyables qui sont tombés sous le charme de tous les aspects du projet sans changer une seule ligne directrice ! Une démarche carte blanche donc, qui s’appuie sur des prestations clefs en main, jusqu’à la petite cuillère, s’apparentant à un luxe hôtelier avec ses suites panoramiques, sa cuisine semi-professionnelle et en rez-de jardin, l’intégration d’un espace wellness complet et d’une salle home cinema.
Profitant pleinement du spectacle, cette suite appose cette teinte verte, chère aux propriétaires, que l’on retrouve avec douceur sur les rideaux (Bisson Bruneel). Toute son implantation est dévolue au panorama, à l’instar du fauteuil Utrecht (Gerrit Thomas Rietveld, Cassina). Dans les salles de bains, toutes différentes, s’ajoute une texture murale, une surface continue en résine écologique (Oltremateria) permettant de changer de couleurs et de faire la lumière sur les vasques, les baignoires et la robinetterie (Antoniolupi)